L’allergie aux protéines de lait de vache (APLV) touche jusqu’à 5 % des enfants. De nombreuses données suggèrent qu’un microbiote intestinal déséquilibré peut contribuer au développement d’allergies alimentaires, validant l’utilisation de probiotiques à titre préventif ou curatif.

Les propriétés curatives de trois souches probiotiques (Lactobacillus rhamnosus LA305, L. salivarius LA307, Bifidobacterium longum subsp. infantis LA308), ont été évaluées chez des souris Balb/c sensibilisées per os avec des protéines de lactosérum et de la toxine cholérique, une fois par semaine pendant 5 semaines. Un test de provocation orale à la β-lactoglobuline (BLG) a ensuite été réalisé avant l’administration orale de souches probiotiques pendant 3 semaines. Après un second test de provocation à la BLG, les réponses immunitaires ont été évaluées par dosage sérique de marqueurs de sensibilisation et de dégranulation des mastocytes, métabolome sérique, dosage de cytokines sécrétées pas les splénocytes re-stimulés par la BLG et mesure de l’expression des gènes iléaux associés aux T-helper.

Le traitement probiotique n’a pas eu d’impact sur la dégranulation des mastocytes et la production d’immunoglobulines spécifiques anti-BLG. Cependant, la sécrétion de cytokines IL-2, Th2 (IL-4, IL-5) et Th1 (IFNg) par les splénocytes de souris traitées a été diminuée avec un profil souche dépendant. L’expression iléale des gènes foxp3, tbet, gata3 et rorgt a confirmé cette régulation immunitaire. Les 3 souches ont aussi induit une diminution des kynurénines sériques.

Si les capacités de régulation des réponses immunitaire et inflammatoire dans un modèle murin d’APLV sont souche-dépendantes, la diminution des kynurénines sériques montrent que les trois souches ont un effet anti-inflammatoire.

Ces résultats confirment le potentiel thérapeutique de ces probiotiques basé notamment sur une réduction de la réponse inflammatoire au cours de la réaction allergique.